Lesline
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«Première année Université. « Au poulailler ». Ça s’appelle le poulailler, c’est même plus l’université. Parce qu’il y a tellement de monde qu’on a appelé ça poulailler.
[..]
L’amphithéâtre c’est peut-être 700 étudiants mais on est 4000. Il n’y a même pas moyen de respirer d’abord dans la salle. Voilà d’abord les trucs qui énervent. Le professeur est devant, on dit le cours est à 7h. Un peu comme le vendredi, j’avais cours à 7h, tu vois. Je quitte ici à 4h30 pour avoir la place. Et la place, là c’est derrière, c’est pas devant. Il y a ceux qui sont arrivés à l’école à 4h parce qu’ils voulaient s’asseoir devant. Mais comme ici c’est un quartier bizarre, tu es obligé de sortir quand le jour se lève, ce qui fait que je suis toujours derrière. Et quand tu es derrière, forcément tu ne suis pas le cours. Parce qu’il y a tellement d’étudiants. C’est-à-dire, on est 4000. Donc tu es assis comme ça, tu as ton truc devant toi. Déjà à Douala, il fait chaud, il fait extrêmement chaud, donc imagine un peu, 4000. Et puisque le professeur fait le cours avec le micro. Et quand on allume les ventilateurs autres là, ça fait encore plus de bruit. On éteint. Donc imagine un peu, il n’y a pas de ventilateur, il n’y a rien. Et le professeur fait cours, les étudiants bavardent. Tu vois il lance un truc, celui-là sort : « Salaud ! Idiot ! » (rires). Non, j’ai tout vu à l’Université de Douala. Ce n’est pas l’école du tout. Même pas un peu. Ça fait il y a trop de regrets. »
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«Si tu veux, tu as 1/20. C’est eux qui font à ce que tu aies 1. Avant de composer, on vous dit que « comme tu pars composer là sache que tu vas échouer ». Les professeurs vous disent hein, sache que tu reviens l’année prochaine. Ils vous disent, ils savent, ils font tout pour qu’on ne valide pas. […] Tu pars en université, tu vois quelqu’un en licence tu crois qu’il a fait 3 ans alors qu’il a fait peut-être 7 ans avant de faire sa licence, en allant à l’école chaque jour hein. (Rictus). Le Poulailler. »
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«Tu peux avoir le concours, mais tu fais pas ce que tu veux faire. Là il faut encore payer, il faut négocier. Le Cameroun c’est le Cameroun… Il y a toujours l’argent qui va parler. »
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«La pension c’est moins cher, c’est 50 000 donc même les pauvres fréquentent là-bas. (Rires) Ça fait qu’il y a tout le monde, tous ceux qui passent le bac. Même ceux qui ne veulent pas fréquenter. On est la preuve. (rires). Il y a ceux qui ont fait 9 ans à la maison, ils sont arrivés ils ont toujours fait première année à l’université de Douala et jusque-là ils ne fréquentent pas. Donc c’est une perte…, un « perd-temps », un gros perd-temps. Mais mon frère, on fait avec. On va rester à la maison faire quoi ? C’est pour ne pas oublier les trucs qu’on a eu à faire à l’école. Donc on est obligés. C’est obligé. Même comme ça m’énèrve. Mais je fais avec.
[..]
Jusqu’à présent je regrette même. Parce que j’ai eu le bac et je suis à la maison ce qui fait que j’aurais préféré échouer mon bac. Je refais ma classe terminale et l’année prochaine je vois si je pars dans une bonne école parce que je ne fous rien. Ça fait, non seulement tu as la paresse, tu n’arrives plus à étudier. Tu n’arrives plus à rien faire. Parce que vous ne faites rien à l’école».